L'île de Taïwan
Ce petit pays insulaire tropical de 23,5 millions d'habitants (d'une superficie comparable à celle des Pays-Bas), est situé à seulement 150 km des côtes de l'immense Chine et au nord des Philippines.
Taïwan, autrefois appelée Formose en Occident, est en effet ce qui reste de la République de Chine fondée en 1912 par Sun Yat Sen. En 1949, après sa défaite dans la guerre civile, Tchang Kaï Chek, à la tête du parti nationaliste Kuomintang, se replie dans l'île avec près de 2 millions de ses partisans civils et militaires, et y installe son gouvernement. La libéralisation est progressive et accompagne le développement économique. Un parti d'opposition, le DPP (démocratique et progressiste), est autorisé en 1986 et parvient légalement au pouvoir une première fois en 2000 et une seconde fois en 2016, instaurant ainsi un principe d'alternance démocratique.
Taïwan est une île très montagneuse dont le point culminant approche les 4000 m. Cette longue chaîne nord-sud abrite encore des populations dites « aborigènes », les premières présentes dans l'île. L'organisation du territoire est caractérisée par une forte opposition entre un Endroit et un Envers, comme au Japon, pays qui a d'ailleurs colonisé l'île entre 1895 et 1945. A l’est, la côte est abrupte et peu peuplée. A l'ouest, une longue plaine côtière rassemble l'essentiel de la population. Elle constitue une sorte de mégalopole et s'étire sur près de 400 km, depuis la capitale Taïpei, au nord (7 M hab. dans l'aire urbaine) jusqu'à Kaohsiung, le grand port du sud par lequel passent les exportations de la dynamique économie taïwanaise, largement orientée vers la Chine continentale.
En effet l'isolement diplomatique du pays n'a pas empêché un extraordinaire bond économique, avec le soutien américain, qui a placé Taïwan au 21ème rang mondial pour le PIB par habitant, sensiblement devant la France !
Le cinéma
Le cinéma taïwanais est mal connu, des films taïwanais sont pourtant primés (Venise, Berlin, Cannes...) et certains réalisateurs sont célèbres mondialement : Ang Lee, Hou Hsiao-hsien, Edward Yang.
Les journées du cinéma 2019 à l'Ariel
Le programme des journées du cinéma taïwanais
De grands films
Quand les arts plastiques rejoignent le cinéma...
Poussière dans le vent
Hou Hsiao-hsien
Yi-Yi
Edward Yang
prix du scénario festival de Cannes 2000
La CIté des Douleurs
Hou Hsiao-hsien
Lion d'Or à la Mostra de Venise en 1989
The Assassin
Hou Hsiao-hsien
Prix de la mise en scène Cannes 2015
Les Chiens Errants
de Tsaï Min Liang, grand prix du jury à la Mostra de Venise 2013
Vive l'Amour
Tsaï Min Liang
Prix Fipresci, Lion d'Or à la Mostra de Venise 1994
La Rivière
Tsaï Min Liang
Ours d'Argent Berlin 1991
The Terrorizers d'Edward Yang
Grand prix du Jury au festival de Locarno 1986
A Brighter Summerday d'Edward Yang
Prix au festival international du film de Tokyo et
Prix de la mise en scène festival des 3 continents en 1991
film version intégrale VOSTF 2018
Adieu Mandalay
Midi Z
Prix Fedeora Mostra de Venise 2016
Histoire du cinéma
En 1955 Taïwan produit un cinéma en langue locale, peu engagé politiquement. Ce sont des films d’espionnage et de guerre, des comédies romantiques, musicales et des contes fantastiques liés aux traditions locales qui attirent les classes populaires.
Au début des années 60, les réalisateurs Li Han-hsiang et King Hu, venus de Hong Kong, séduisent les spectateurs exilés avec des films à gros budget du genre musical ou historique. Ils portent les valeurs de la Chine traditionnelle et sont influencés par la littérature classique chinoise, l’Opéra de Pékin et la peinture à l’encre. King Hu est un maître des films de cape et d’épée (wuxia pian) : Dragon Inn (1967), A Touch of Zen (1971).
Dans les années 60, le cinéma de propagande, «le réalisme sain», décrit des gens heureux en route vers un futur moderne et prospère grâce à un gouvernement qui distribue des aides généreuses. Lee Hsing en est le représentant plus important avec par exemple Beautiful Duckling (1964).
Après une période de crise économique liée à la concurrence internationale et à celle des autres médias, dans les années 70 jusqu’ au début 80, Hou Hsiao-hsien, assistant de Lee Hsing, devient le chef de file du mouvement du Nouveau Cinéma qui révolutionne l’industrie taïwanaise. Un film collectif en 4 parties réalisées par Tao Te-chen, Edward Yang, Ko l-chen et Chang Yi, In Our Time (1982), marque un tournant. Il sera suivi par L’Homme-sandwich (1983), adaptation de trois nouvelles de l’écrivain Hwang Chun-ming, réalisé par Hou Hsiao-hsien, Tseng Chuang-nsiang et Wan Jen.
À la même période, l’Etat entame également une réforme qui vise à considérer le cinéma comme un véritable art et s’ouvre au cinéma d’auteur étranger.
Par la suite, Hou Hsiao-hsien avec sa trilogie autobiographique : Un été chez grand-père (1984), Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) Poussières dans le vent (1986), met l’accent sur les rapports entre les différentes générations. La réflexion sur l’exil et la mémoire est développée dans la seconde trilogie historique: La Cité des douleurs (1989 Prix du Festival de Venise), Le Maître de marionnettes (1993) et Good Men, Good Women (1995). Ce dernier témoigne de la violence qui suit la prise de pouvoir du parti nationaliste pendant la loi martiale en vigueur jusqu’en 1987.
Edward Yang apparaît comme le chantre de la modernité et de la vie cosmopolite de Taipei. Parmi ses films les plus importants : Taïpei Story (1985), Les Terroristes (1986), et A Brighter Summer Day (1991).
Dans les années 1990 et 2000, d’autres réalisateurs issus du Nouveau Cinéma vont également se démarquer : Hsu Hsiao-ming, Lin Cheng-sheng, Yee Chi- yen, Chang Yi, Wan Jen, Chen Kuo-fu, Chen Kun-hou et Sylvia Chang. Ces auteurs s’ouvrent également au monde tout en conservant des liens avec les traditions. Ils mettent en scène les populations aborigènes jusqu’ici confinées et révèlent les problèmes entre générations et la sexualité.
Deux réalisateurs se distinguent : Tsai Min-Liang et Ang Lee.
Tsai Ming-liang, né en Malaisie, développe un univers glauque et sombre. Parfois comparé à la Nouvelle Vague française, son cinéma suit des rythmes très lents et met en scène les sujets tels les rapports entre une jeunesse rebelle et des parents désœuvrés, l’homosexualité, l’inceste. Parmi ses films les plus importants : Vive l’amour (1994), La Rivière (1997), La Saveur de la pastèque (2005), Visage (2009), Les Chiens errants (2013) primé à Venise.
Ang Lee, émigré aux États-Unis, est un cinéaste international qui aborde une grande diversité de sujets de manière classique et lisible. Salé Sucré (1994) décrit les difficultés de communiquer d’un grand cuisinier avec ses filles dans le Taïpei contemporain. Tigre et Dragon (2000) décrit les aventures d’un maitre d’arts martiaux dans la Chine du XIXème siècle.
Les comédies ont aussi leur place dans le cinéma Taïwanais : 20 30 40 (2004) de Sylvia Chang, portrait de trois femmes de générations différentes, Formula 17 de Chen Yin Jung (2004), description la jeunesse gay à Taïpei. Kung Fu Dunk de Chu Yen Ping (2008) est un succès grâce à la présence de la superstar Jay Chou. Les films d’horreur sont également appréciés, Double Vision Chen Kuo Fu (2002).
Parmi les films récents certains traduisent la créativité actuelle de nouveaux réalisateurs taïwanais et sont reconnus internationalement :
Un été à Quchi (2013) révèle le talent de Chang Tso chi, EXIT de Hsiang Chien est primé au festival de films asiatiques de Vesoul en 2014, Adieu Mandalay vaut à Midi Z, né en Birmanie, de recevoir le prix Fedeora au Festival de Venise en 2016. Lost Daughter de Chen Yu-jie est sélectionné à Vesoul en 2017. Le film d’animation Happiness Road de Sung Hsin-Yin sorti en France en 2018 a donné lieu à d’excellentes critiques des professionnels et du public. Certains documentaires suscitent également l’intérêt du public : Lee Zhong-Chih, une vie de calligraphe (2015), Taïwan et ses marionnettes (2011) du français Jean Robert Thomann témoignent d’arts traditionnels pratiqués encore actuellement avec ferveur. Les documentaires relatifs à la culture aborigène et ancestrale font l’objet des Journées du cinéma autochtone taïwanais en 2018 au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
La Calligraphie
Amateurs de calligraphie chinoise :
La calligraphie cursive de Wang Xi Zhi et l’herbe folle de Zhang Xu décortiquées par une universitaire : Mme Véronique Alexandre Journeau ; une étude intéressante des 2 styles de calligraphie chinoise avec en premier une explication des caractères choisis par Wang Xi Zhi pour composer le « lantingxu » ou « préface au pavillon des orchidées ».
Accès :
1- http //halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01987164
2- cliquer sur la droite de l’écran sur « fichier »
Bonne lecture
La littérature
BAI XIANYONG : GENS DE TAIPEI
Dans le Taipei d'après-guerre, refuge des exilés de Chine populaire, une époque est sur le point de s'éteindre. Dame Qian, cantatrice devenue chanteuse de cabaret, Taïpan Jin, taxi-girl sur le retour, Liu, chef de bataillon en retraite, tentent de retenir " les quatre bonheurs ".
CHI TA WEI : MEMBRANE
Momo, une jeune esthéticienne réputée mais solitaire et marginale, vit dans une ville sous-marine d’un monde futur à l’écologie bouleversée. Ayant contracté enfant un virus d’un genre nouveau, il semble qu’elle ait subi de multiples transplantations d’organes artificiels.
GUO SONGFEN : RÉCIT DE LUNE
Les principaux personnages évoquent dans une discussion animée la figure de Tolstoï et ses dernières années, alors « qu'il refusait de vivre dans la quiétude des nantis ». La gravité de l'échange est en accord avec les violentes tensions qui animaient alors Taïwan.
HUANG CHUN-MING : LE GONG
La concurrence des haut-parleurs a mis au chômage un sonneur de gong, naguère chargé des annonces. Privé de tout revenu, il s'associe à une bande de vagabonds qui gagnent leur vie en proposant leurs services au moment des enterrements.
HUANG KUO-CHUN : ESSAIS DE MICRO
Un cafard amoureux, un mannequin en plastique vivant, un micro-ondes qui parle, tels sont quelques-uns des “personnages” insolites qui peuplent l’univers fantasque et hilarant de Huang Kuo-chun. Dans la plus pure veine du non-sens, l’auteur épingle les absurdités de la vie moderne .
LI ANG NUIT OBSCURE
Mêlant, comme Zola, l'appétit de l'argent à celui du sexe, Li Ang explore à son tour la bête humaine, crûment et sans indulgence.
LI ANG NUIT : LA FEMME DU BOUCHER
Fait divers sanglant : une jeune femme poignarde son mari avant de débiter son corps en morceaux suivant la technique du dépeçage des porcs.
Lin Shi pouvait-elle faire autre chose ?
WALIS NOKAN : LES SENTIERS DES REVES
Walis Nokan est un écrivain issu de l’ethnie des Atayals. Il est né en 1961 dans le village de Mihu, près de Taichung.
160 micro-fictions de moins d'une page dans lesquelles humour et poésie, réel et imaginaire s'entremêlent.
TA-CHUNG CHANG : LA STÈLE DU GENERAL
Chang Ta-chun, né en 1957 à Taiwan, est actuellement considéré comme l’auteur le plus talentueux de sa génération.
Quand l’humour et la virtuosité, la dérision et le fantastique sont au service de véritables contes philosophiques.
TA- CHUNG CHANG : ENFANTS DES RUES
Un collégien en rupture de ban, perdu dans les rues de Taipei après s'être enfui de chez lui, se retrouve mêlé à une sordide histoire de machines à sous impliquant une bande d'adolescents marginaux : des paumés cassés par la vie, à l'image des épaves automobiles où ils ont élu domicile
WANG Wen-hsing : Un homme dos à la mer
Personnage à l’identité « mutilée », le narrateur de ce monologue est un vagabond apatride, borgne, échoué sur l’île de Taïwan. Non dépourvu de culture et d’esprit, il tient par-dessus tout à ce qu’on le respecte.
WUHE : LES SURVIVANTS
En 1930, dans les montagnes du centre de Taïwan, des Aborigènes coupeurs de têtes, conduits par leur chef légendaire Mona Rudao, se soulèvent contre l’occupant japonais, avant de tomber à leur tour, victimes d’une impitoyable répression.
RAPONGAN SYAMAN : LES YEUX DE L'OCEAN
Syaman Rapongan, auteur appartenant au groupe autochtone des Tao et qui aime se définir comme un écrivain-pêcheur, revient sur sa jeunesse, quand il a quitté son île natale de Botel Tobago (au large de la côte est de Taiwan) pour rejoindre le « continent » taïwanais.
Li Ang
Née en 1952 à Lukang, Taïwan, Li Ang est une écrivaine engagée, à la fois politique et féministe, sa plume incisive et sensible est une arme qui lui sert à briser le carcan des contraintes et interdits sociaux. Elle s’est fait connaître avec le roman La femme du boucher, publié dans les années 1980. Par le biais d’une analyse minutieuse de la psychologie de ses personnages, elle met en lumière les phénomènes et questionnements qui agitent l’ensemble de la société contemporaine.
Le désir chez la femme est un des thèmes de prédilection de ses romans. auxquels, dans notre société en pleine mutation, se heurtent femmes et hommes.
Livres sur le cinéma
Collectif d'auteurs : Le cinéma, taïwanais (Asiexpo 2009)
Collectif d'auteurs : Hou Hsiao-Hsien Taïwan Film Panorama
(Cinématek Bruxelles 2015)
Hsieh HAI-MENG
Ce livre propose un triptyque inédit : le récit historique de Pei Xing (IXe siècle) qui a inspiré le film The Assassin, le scénario original (écrit par Chu Tien-wen, A Cheng et Hsieh Hai-meng), enfin et surtout « Nuages mouvants », la chronique de l'écriture du scénario, de la préparation et du tournage, écrite par Hsieh Hai-meng, la plus jeune des scénaristes, une personnalité forte et originale de la scène littéraire taïwanaise.
Jean Michel FRODON
Journaliste et critique de cinéma au Point, puis au Monde jusqu'en 2009. Il a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés au cinéma et notamment aux à Hou Hsiao-hsien, Woody Allen, Gilles Deleuze ou Amos Gitaï...
Matthieu KOLATTE
Offrant la première synthèse large en français sur ce sujet, ses pages présentent l'évolution du cinéma taïwanais, des débuts aux dernières sorties, éclairant au passage les tensions historiques qui en traversent à tout moment le développement.
Les présentations en fin d'ouvrage de vingt-cinq réalisateurs viennent compléter cette traversée historique, invitant le lecteur à la découverte de classiques incontournables, mais aussi d’œuvres méconnues de ce cinéma d'une richesse étonnante.
Gastronomie: La cuisine Taïwanaise de Su-Chuing
Dans ces petit livres , Su-Chuing propose des recettes typiques de son pays, dont les traditions culinaires sont une fusion de cuisines chinoises, japonaises et sud-asiatiques.
Les recettes sont accessibles, d’abord photographiées dans leur version finalisée, suivies d’une image avec tous les ingrédients sur le plan de travail et quelques pas à pas.
Duo tofu et aubergines, Chaussons au porc, Ravioles de porc à la vapeur, Fruits de mer au céleri, Canard fumé, Bar vapeur, Riz gluant aux épices à la vapeur, Tofu sauce brune à l’échalote, Sauté de légumes au gingembre…
et une recette en dessert, l’Ananas caramélisé.
Dossier de presse
L'association FTEC Normandie dont le siège est à Rouen pour objet la promotion des échanges culturels et artistiques entre Taïwan et la France. Elle organise sur son territoire des événements : expositions d'art plastique, de calligraphie, conférences, séances de cinéma, spectacles. Vous êtes journaliste ? Demander le dossier de presse.
Les articles de presse
Les événements organisés par Ftec Normandie signalés dans la presse.
Tendance Ouest